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2007 sans Sarkozy
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29 mars 2007

Le changement à Gare du Nord est un long couloir

Il est temps que cette campagne se termine. Il est toujours temps d'ailleurs que les campagnes se terminent. Elles sont trop longues. Elles sont de plus en plus longues. C'est un des effets pervers du quinquennat : elles durent cinq ans.

Effectivement, dès l'annonce de la nomination de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur en 2002, nous savions qu'il entrait déjà en campagne. Et pour cause, l'insécurité ayant été le thème de la campagne, il a saisi l'occasion pour se forger une stature d'homme D'État, parfois assez brillamment, concédons le.

Et, de fait, l'insécurité, la sécurité, l'ordre, le désordre, les voyous, les racailles, les fraudeurs, les criminels, les incendiaires, les casseurs, les feignants, ceux qui ne respectent pas les règles, les terroristes, les corses, les grévistes, les clandestins, ont été des termes, des mots, des sous entendus qui ont jonché les discours sarkoziens pendant 5 ans.

Pendant cinq ans, Nicolas Sarkozy a essayé de nous faire croire qu'il avait réussi à prendre à bras le corps le problème de la sécurité, et même réglé les problèmes.

Bien évidemment il n'avait aucune responsabilité dans les émeutes de novembre 2005, il a  même réussi – quel exploit – que les policiers ne fassent pas de bavure.

Assez bizarrement, le thème de l'insécurité s'est fait moins présent en ce début de campagne. Pourtant, Sarkozy était fier de son bilan. Il aurait pu s'en vanter, lui qui est coutumier du fait.

Mais non, le problème des français en 2007, c'est le pouvoir d'achat et la vie chère, et pour cela, la trouvaille du candidat de l'UMP est toute faite : il faut travailler plus pour gagner plus. Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ! L'augmentation des salaires, c'est ringard, c'est l'augmentation des revenus qu'il faut, et qu'importe si votre employeur ne veut pas vous donner d'heures sup, il faut se lever tôt (logique, non). Et comme Sarkozy est magnanime, et veut récompenser le travail et bien les plus riches pourront hériter de leurs parents sans aucun frais, c'est magique, non? Et puis les classes moyennes pourront acheter facilement un appartement grâce à la déduction des intérêts sur les impots, ce qui fera que les prix de l'immobilier augmenteront encore plus, et que plus personne, à terme, ne pourra se loger. C'est chouette, non?

Avec tout cela, Nicolas Sarkozy est encore donné gagnant dans les sondages.

Le grave incident de Mardi dans la gare du nord remet automatiquement le thème de l'insécurité dans la campagne.

Il n'est pas du tout question de donner raison au fraudeur, aucun responsable de la gauche de gouvernement ne pourrait le faire.

Mais que l'on puisse juste s'étonner qu'il y ait eu un mouvement spontané de gens qui n'étaient pas tous jeunes, et pas tous avec des capuches,  est proscrit par l'ex ministre de l'intérieur.

Que l'on  mette en doute la réussite de son action dans ce ministère qu'il avait quitté la veille, et ça y est, on est classé définitivement du côté des fraudeurs. Qu'une bonne partie des policiers se plaignent car ils ne peuvent plus faire d'enquête car « ils doivent faire du chiffre », Nicolas Sarkozy ne veut pas l'entendre.

Et pendant ce temps, Le Pen engrange des voix. Car les images en boucles, sont celles de casseurs. Normal ce sont des images. Et les images n'expliquent pas tout. Et comme les journalistes n'expliquent plus, le Front National, et dans une mesure plus  vendéenne Philippe de Villiers sont là pour vous expliquer. Notez d'ailleurs la différence de traitement pour les deux candidats d'extrême droite, la surenchère est clairement du côté de De Villiers. Le Pen attend, comme sa marionnette des Guignols.

Il est temps oui, que la campagne se termine vu que les propositions économiques des uns et des autres, qui existent, sont tues. Et que les trois semaines qui restent sont à la merci de la moindre info sulfureuse.

Il est temps qu'un vrai second tour avec un vrai débat permette de départager deux visions de la société.

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