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2007 sans Sarkozy
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22 janvier 2007

La fiscalité selon Sarko : l'impôt devin

adimage

On a eu beau rallier les prises de positions de François Hollande sur la Fiscalité, l’entretien au journal Le monde donné aujourd’hui par Nicolas Sarkozy sur la fiscalité est ni plus ni moins qu’un étalage d’un magasin foirfouille.

Reprenons dans l’ordre :
« Le travail crée le travail. »

Voila la première vérité idéologique, plus qu’économique, sans justification aucune. Cette phrase ne veut rien dire. Elle n’est pas non plus avérée. Et ne prend absolument pas en compte le fonctionnement des grands groupe où les licenciements font le profit .

« Si on réduit de 4 points nos prélèvements obligatoires, on rend 68 milliards d'euros aux Français : 2000euros rendus aux Français par foyer et par an, y compris les retraités, et 4900euros par foyer si l'on s'en tient à la France qui travaille. »

Je ne suis pas une bête en économie, mais quand même, ça tient de l’esbroufe. C’est la proposition la plus abracadabrante que j’ai entendue. Démagogique dans la formulation : imaginez, l’on promet de rendre 2000 euros à chaque français et par an. Après l’éradication des SDF, c’est le Père Noel en personne qui se présente. Bon, ce n’est pas le tout, mais comment il va faire le bonhomme ?


« Nous le ferons en réduisant la fiscalité qui pèse sur le travail. Nous le ferons aussi en récompensant le travail supplémentaire. […]Je propose donc que les entreprises ne payent pas de cotisations sur les heures supplémentaires – ce sera une incitation pour l'entreprise à en donner – et que le salarié ne paie pas d'impôt sur le revenu supplémentaire qu'il perçoit. Songez qu'un salarié rémunéré au smic qui fera 4 heures supplémentaires par semaine augmentera son revenu de près de 2000euros par an. C'est un double bonus. (Sic) Et l'Etat y trouvera son compte car, lorsque les salariés ont plus de pouvoir d'achat, ils consomment davantage, et les recettes de TVA augmentent. »

Donc, en gros, si j’ai bien compris, mais ce n’est pas sur, on rend 2000 euros si et seulement si on fait des heures sup pour gagner plus  ce qui nous rapporte encore 2000 euros (le fameux double bonus). Mais personne  pourquoi n’y avait pensé plus tôt ? Bien évidemment les entreprises qui n’ont pas besoin que leurs salariés fassent des heures sup, ça n’existe pas. Que les heures sup empêchent d’embaucher, ça n’existe pas non plus.

S’ensuit quelques considérations du type : on réduit de moitié le nombre de fonctionnaire, comme ça on fait des économies.

Puis:

« Et il ne faut plus de minima sociaux sans contrepartie d'activité. Dans notre société, les devoirs doivent être la contrepartie des droits. »

Quel genre d’activité ? Ne sera-ce pas une sorte de sous smic ? Quelle forme ça prendra ? Le bénévolat en association est-il une activité ? On ne le sait pas.

« Je veux en outre que 95 % des Français soient exonérés des droits de succession. »

La mesure démagogique, coûteuse, inégalitaire et qui part d’une conception ancestrale du patrimoine par excellence. L’héritage reste toujours pour la majeure partie des gens, un dû inaliénable. Ce n’est pas mon cas. De plus c’est encore un cadeau fiscal qui échappe aux moins favorisés.

 « Je veux une France où chacun puisse accéder à la propriété et propose que l'on puisse déduire 100% des intérêts d'emprunt contracté pour l'acquisition de son logement de son impôt sur le revenu. Il n'y a aucune raison qu'on paie des impôts sur les intérêts qu'on verse »

Objectivement la plus intéressante des propositions. Mais très très coûteuse. Notamment les premières années ou l’on paie le plus d’intérêt. Autre risque, les banques profitent de l’aubaine pour relever les taux d’intérêts, ce qui peut avoir deux conséquences possible, l’une c’est que l’on continuera à emprunter sur 20 ou 30 ans, avec des intérêts faramineux, l’autre, tout simplement, un krasch immobilier.

« Une société qui emprunte est une société qui croit en l'avenir. »
Phrase qu’il faudra répéter à tous ceux qui sont en commission de surendettement.

« Eux (les socialistes) veulent l'augmentation du seul smic; je préfère l'augmentation de tous les salaires grâce à l'augmentation de la quantité de travail. »

C’est-à-dire ne pas augmenter les salaires. Si la seule manière de gagner plus c’est travailler plus, alors, les salaires n’augmentent pas. Ce sont les revenus qui augmentent.

Et pour couronner le tout, le candidat UMP promet le vote en juin (avec quelle assemblée ?) d’une loi sur le service minimum, c'est-à-dire en faisant fi d’un dialogue social. Autant dire que dès juin, le pays est paralysé. Ce qui, pour mener à bien toutes ces « réformes » coûteuses et contradictoire, n’est pas de bon augure. 

Cela dit, si Sarkozy passe, de toute façon, ce n’est pas de bon augure.

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