Si la France devient un pays bas, le responsable sera Hollande
La défaite de moins en moins improbable de la candidate du parti socialiste ne pourra pas ne pas être analysée en omettant la lourde responsabilité de son premier secrétaire.
Dix ans après, en effet, le bilan est assez calamiteux. Une défaite cuisante en 2002, qui suit celles des municipales de 2001. La victoire du non en 2005 alors que le PS avait été requinqué par les régionales et européennes 1 an plus tôt. Certes, le PS n’est pas le seul en cause, de plus 40% de ses militants était contre le traité constitutionnel, mais le positionnement de Hollande était lui, clair et net, et les pressions lors du vote interne ont sûrement influencé le résultat. Il aurait du se retirer à ce moment là. Mais non.
Ensuite, sous la pression des éléphants, il décide de mettre la désignation du candidat le 16 novembre. Et là, nous sommes vraiment en train d’en payer les conséquences.
Six mois de campagne, c’est beaucoup trop long.
Songez donc. En 1969, la campagne n’a pu durer qu’un mois. De gaulle démissionne le 28 avril, le premier tour a lieu le 1er juin.
En 1974, le décès de Pompidou entraîne une campagne ultra courte de 5 semaines.
En 1981, François Mitterrand n’est désigné candidat que le 24 Janvier, alors que le premier tour a lieu fin avril.
En 1988, Mitterrand se déclare seulement 1 mois avant le premier tour.
En 1995, Jospin, outsider face à Balladur et Chirac est désigné le 5 Février ! A cette époque, on croit à un second tour Balladur-Chirac ! Jospin arrive en tête du premier tour !
En 2002, bon, on peut dire que la campagne a duré 5 ans, si on est mauvaise langue.
Bref, rien d’étonnant, en fait, que le programme de Ségolène Royal, ni d’ailleurs celui de François Bayrou, ne soit encore vraiment proclamé. Et si on pardonne à ce dernier, c’est qu’il est un outsider.
Il semble évident qu’il eût mieux valu désigner le candidat socialiste vers la fin janvier. Déjà, il n’est pas certain que c’eût été Ségolène l’élue. Et franchement, ça nous aurait ôté une épine du pied. Et, quand bien même elle eût été élue de la même manière, on aurait évité l’essoufflement quasi automatique.
François Hollande a beau être considéré comme un bon
analyste de la vie politique, il n’est pas très rigoureux lorsqu’il s’agit de
son parti. Il a fait une erreur de stratégie énorme, et prévisible.