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2007 sans Sarkozy
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22 novembre 2006

L'homme de l'atlantiste

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Il va être très difficile pour Nicolas Sarkozy de se sortir du bourbier dans lequel les chiraquiens tentent de l’amener. Il apparaît de plus en plus clair maintenant qu’une frange pourtant minoritaire à l’UMP ne souhaite pas l’élection du ministre de l’intérieur à la présidence de la république. Le parallèle pourrait être fait avec le parti socialiste. Le TSS, « tout sauf sego » d’un côté, « tout sauf sarko » de l’autre, est le point commun entre les deux grands partis majoritaires. Or, maintenant que Ségolène a été investie, qui plus est au premier tour, il ne reste plus visible que les agitations qui relèvent de l’ambiance délétère régnant  à droite.

En outre, si les attaques sur la présidente du Poitou Charente la rendaient plus forte à cause du syndrome dit de « victimisation » (il faudra d’ailleurs se pencher un jour sur l’inclination naturelle faite aux « victimes », qui n’ont de victime que le nom), celles pratiquées sur Sarkozy commencent à grignoter sérieusement son image. Il était temps me direz-vous, vu que ça fait 5 ans qu’il s’expose.

Reste à savoir pourquoi les Chiraquiens sont si impitoyables avec celui qui, objectivement, est le seul à pouvoir faire gagner son camp. Lorsque l’on lit régulièrement le Canard Enchaîné, l’on sait quelle aversion Villepin nourrit contre son ministre. En gros, Villepin le prend pour un fou qui ne sait pas se maîtriser. Alors que Villepin, lui, est un fou qui se maîtrise.

Mais, outre le fait que Sarkozy soit brusque, qu’il ne sait pas s’y prendre avec les jeunes, qu’il est démago, qu’il risque de mettre le pays à feu et à sang, c’est la politique étrangère qui semble inquiéter le plus le camp chiraquien. Nul doute que la visite de Sarkozy à Bush, moyennant boîte de biscuit sous les pieds du français pour la photo, et les déclarations du ministre de l’Intérieur à New York ont été le vrai point de rupture avec les chiraquiens.

Que Sarkozy soit atlantiste, cela ne fait aucun doute. Atlantiste au point de ne jamais être à l’unisson avec le chef de l’état lorsque ce dernier condamne, pourtant timidement, Israël. Ainsi, le prolixe président de l’UMP ne s’est pas prononcé sur les très récentes provocations de l’aviation Israélienne vers les forces de la Finul (cf. Canard Enchaîné de ce jour). Il est très rare, de toute manière, que Sarkozy émette des critiques envers le gouvernement israélien.  Son mutisme est un mimétisme. Celui de l’alliance sans faille Etats-Unis/Israël. Ce qui reste à déterminer, c’est le pourquoi à cette adhésion qui ne fleure pas l’orthodoxie gaulliste. Est-ce par amour de la loi du talion, pratiquée souvent sans réflexion par le gouvernement Israélien, mais aussi, et à une autre échelle, par le gouvernement Américain ? Ou bien est-ce pour rejoindre un anti-modèle chiraquien, pour se démarquer à tout prix de son (ex)maître ? Sûrement un peu des deux. Dans tous les cas, les relations internationales vues par Sarkozy, ça n’a pas l’air d’être le fruit d’une réflexion intense dont tous les tenants et aboutissants eussent été soupesés. Et ça, ça fait vraiment peur.

On a raillé à juste titre la prestation de Ségolène Royal lors du débat portant sur les relations internationales. Ses affirmations sur le nucléaire civil iranien relevaient d’une méconnaissance réelle du sujet, assez proche de celle que pourrait révéler… Philippe Douste Blazy ! Néanmoins, rien ne prouve que Sarkozy soit plus calé en la matière. Tout porte au contraire à penser que Sarko aura une pratique toute berlusconienne des relations internationales.

L’Europe, par exemple, n’est pas son sujet de prédilection, et, hors l’inflexion protectionniste que l’on sent poindre ces derniers mois, il n’y aucune envergure européenne chez Sarkozy. L’Europe politique est carrément absente de ses discours. Pour un peu, il nous referait l’appel de Cochin.

Sa manière d’appréhender les rapports de la France et de la Russie risque de nous causer de sérieux soucis. Certes, il ne faut surtout pas adouber cette brute de Poutine. Mais prendre en grippe immédiatement le chef du Kremlin peut éventuellement nous priver de Gaz.

Même si c’était pour viser directement Chirac, ses promos sur le sumo qui « n’est pas un sport d’intellectuel » (comme si le vélo en était un ) peuvent être ressortis et vexer la population nipponne.

Dois-je continuer ?

Dans l’ensemble, ses jugements à l’emporte pièce, dignes du bistro du coin, et surtout le ton cassant qu’il aime à employer, ne sont pas compatibles avec l’exercice de la plus haute fonction à l’échelle internationale.

Les gaffes de Douste ou les lacunes de Ségolène seront très vite oubliées, si jamais Sarko réussit son rêve qu’il a depuis qu’il est tout petit.

 

 

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