Touche pas à Sarko, c'est pas un jouet.
Le blog est moins nourri ces derniers temps. La raison principale est que je suis occupé à préparer l'accueil de mon premier enfant dans un mois et quelques. Naître en pleine campagne présidentielle avec un père monomaniaque et politophile ne sera sûrement pas sans séquelle. Comment ne pas transmettre mes angoisses quand je verrais annoncer une hypothétique victoire de la droite? Comment canaliser l'enthousiasme qui naîtra nécessairement si Sarkozy se fait battre à plate couture? Ne vais-je pas décevoir ses espérances à ce petit être? Par "petit être", entendez mon fils, pas le ministre de l'Intérieur.
Que vaut-il mieux d'ailleurs, que Sarko soit élu en 2007 et battu en 2012, comme ça mon fils n'aura pas de souvenir de lui, à moins qu'il décide pour ses 20 ans de se payer une séance d'hypnose? Ou bien au contraire, doit-on espérer que 2007 voit le retour de la gauche, que les première années soient douces, et qu'en 2012 le Président de l'UMP accède enfin à la fonction suprême et me serve d'alibi fouettard pour éduquer mon enfant : si tu n'es pas sage, j'appelle Nicolas Sarkozy, il est très très méchant !
A moins qu' après un échec cuisant le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy se retire de la politique et aille rejoindre le chanteur Antoine sur son bateau et le remplace pour les pubs Atoll. J'expliquerai alors à mon fils qui était Nicolas Sarkozy lorsqu'il verra l'écran publicitaire. Je lui dirai que ce vieux monsieur à la barbe fourni avait autant d'admirateurs de que détracteurs et que son père faisait parti des derniers. Qu'il avait rien trouvé de mieux, son père, que d'ouvrir un blog pour vaguement essayer de convaincre des lecteurs de passage qu'il fallait d'une part aller voter, d'autre part surtout pas pour Sarkozy. Et là mon fils me regardera d'un air moqueur et me dira : "un blog? comment c'est has been ce truc"!. Et là j'aurai pris un sacré coup de vieux.